Carlotta Ikeda du Butô à la danse insensée
27 janvier-26 mars 2012
“Zarathoustra” – Laurencine Lot
Toutes les oeuvres à acheter sur demande via cette adresse mail : dorothysgallery@gmail.com
« La danse Butô est située au nœud de la lumière et de l’obscurité, de la vie et de la mort, de la réalité et du surréel ; c’est une technique sacrée qui assimile les antagonismes » Ko Murobushi
Rencontre entre le Japon et la France
Toujours en quête d’ouverture sur le monde, dorothy’s gallery propose une rencontre inédite entre Laurencine Lot, photographe des monstres sacrés du théâtre français depuis les années 1970 et l’emblématique danseuse féminine de Butô, Carlotta Ikeda.
Laurencine Lot retrace 30 ans de création de Carlotta Ikeda, depuis sa première tournée en Europe en 1978, à travers une sélection d’une cinquantaine de photographies couleur et noir et blanc.
«Danse des ténèbres» : corps nus sous un maquillage blanc
Carlotta Ikeda va au-delà d’elle- même, elle incarne le sexe et la mort, l’effroi et l’amour, la grâce et la légèreté, l’affranchissement de toute pudeur.
Par des cadrages épurés, des lumières de scène contrastées, des plans souvent serrés, Laurencine Lot capte un univers sombre et lumineux, frappé par la puissance de l’émotion vécue sur scène : douleur, cri, joie, erreur, extase, émerveillement…
“Zarathoustra“, chorégraphie Ko Murobushi, Carré Silvia Monfort, Paris,1982 –Laurencine Lot
Laurencine Lot, photographe
A partir des années 70, de la Comédie-Française aux petits et grands théâtres, Laurencine Lot a photographié l’essentiel de la création théâtrale à Paris et des centaines de comédiens et comédiennes, parmi lesquels Silvia Monfort, Maria Casarès, Jean-Louis Barrault, Robert Hirsch, Laurent Terzieff, Daniel Auteuil, Isabelle Carré, Juliette Binoche…
C’est à Silvia Monfort qu’elle doit sa rencontre avec Carlotta Ikeda, en 1978 lors du spectacle « Dernier Eden ».
La découverte du Butô fut brutale : puissance des images, des sons et des effluves des corps nus sous le maquillage blanc.
Laurencine Lot – Jean Verdun
De cette fascination initiatique naquit une belle fidélité, puisque, depuis lors Laurencine Lot suit dans sa continuité et ses développements toutes les créations chorégraphiques de Carlotta Ikeda : des profondeurs du Butô à l’épanouissement de sa danse insensée.
Au cours de ces années, Laurencine Lot expose ses photographies de théâtre à Paris, Bruxelles, Rennes, Moscou, Los Angeles…
En 2005, Laurencine Lot publie « Carlotta Ikeda, danse Butô et au-delà » (Ed. Favre) qui inscrit dans nos mémoires vingt-cinq ans de ses spectacles.
Publications
« La Comédie-Française, trente ans de création théâtrale », Renaissance du livre, 2003
« Monstres sacrés, sacrés comédiens », Renaissance du livre, 2004
« Catherine Samie, une enfant de Molière », Renaissance du livre, 2006
« La Magie du costume », textes/aquarelles de Pascale Bordet, Actes Sud, 2008
En janvier 2012 sort son dernier livre : « Cahiers secrets d’une costumière de théâtre », avec textes/aquarelles de Pascale Bordet, HC Editions.
« Le travail de Carlotta va au-delà de toutes les conventions, la beauté de son Butô va à tous les extrêmes, puissance et grâce, sublime expression du tragique. J’ai suivi Carlotta pas à pas, toujours prête à me rendre où elle dansait, mes photographies expriment son évolution. Il s’en est suivi confiance et amitié. » Laurencine Lot
Carlotta Ikeda
Danseuse et chorégraphe, référence incontournable du Butô
« La vie est là pour que l’on puisse atteindre un état de pureté et de véracité que l’on trouve dans le néant. Ne rien représenter, devenir néant, vous offre la possibilité d’être toutes choses. La vie est un entraînement à la mort, chercher à n’être plus, apprendre comment se fondre dans le rien, tendre vers cette beauté fanée qui précède le néant. Cette ligne constitue un des fondements essentiels de ma danse qui n’est ni une forme, ni une technique particulière, mais plutôt un effacement de soi. Devant le corps, l’esprit s’efface aussi. Et l’être dépasse le soi.» Carlotta Ikeda
« Qu’est-ce qui, chaque jour, me pousse vers la danse ? Quel est ce charme étrange et impénétrable qui agit sur moi ? Je ne sais comment répondre rationnellement à cette question toute simple. Je tire le fil d’Ariadone, et nous nous lançons à corps perdu, danseuses ambiguës et insensées, dépossédées de nos noms, puis nous redescendons à nouveau au sol » Carlotta Ikeda.
“Zarathoustra – Variations”, chorégraphie Ko Murobushi, Carlotta Ikeda, Espace des arts, Châlon -sur-Saone, 2005 –Laurencine Lot
Sa vie son œuvre
Danseuse chorégraphe, Carlotta Ikeda est la référence féminine incontournable du Butô. Née Sanaé Ikeda, elle choisit dès le début de sa carrière le prénom italien en hommage à la danseuse Carlotta Grisi. Après avoir étudié la danse contemporaine avec des proches de Mary Wigman et Martha Graham à Tokyo, elle découvre le travail de Tatsumi Hijikata, inventeur du Butô.
En 1974, Carlotta Ikeda crée sa compagnie ARIADONE NO KAI (Compagnie ARIADONE), composée exclusivement de femmes. Quatre ans plus tard, Carlotta Ikeda effectue sa première tournée européenne avec Ko MUROBUSHI /Création du DERNIER EDEN au Nouveau Carré Silvia Monfort, Paris. C’est le début de la relation extraordinaire entre Laurencine Lot et Carlotta Ikeda.
La chorégraphe monte des spectacles comme autant de séquences d’un voyage initiatique ; citons : Zarathoustra (1980), Utt (1981), Hime (1985), Chiisako (1987), Black Grey (1988), WhiteWaiting (1996), Haru No Saïten (1999), Togue (2002), Uchuu-Cabaret (2008), Chez Ikkyû (2010).
“Waiting” - Laurencine Lot